«L'album s'ouvre par le grondement lointain d'un orage. D'emblée l'atmosphère se fait chargée, poisseuse, électrique. Une mélodie rêveuse, chantée en anglais, portée par d'impétueux arpèges tournoyant autour d'elle, se fraie un chemin, à la fois fragile et déterminée.
Mais les machines sont en embuscade, prêtes à subvertir ce songe, à prendre le contrôle de nos neurones.
Comme dans un bon Pink Floyd - plutôt Waters que Gilmour - l'album alterne ainsi les moments pastoraux et les maelströms soniques, les belles éclaircies mélodiques et les tempêtes bruitistes. On ne sait jamais quand la tempête va éclater, la tension est constante. Tout cela avec très peu de moyens, une guitare et une basse qui s'entremêlent, tantôt acoustiques tantôt électriques, quelques programmations et percussions discrètes, qui viennent appuyer des compositions ambitieuses.
Au fil des morceaux, on sent dans le chant, toujours sur le fil, une espèce d'élégance dérisoire, désabusée, qui suggère tour à tour la quête d'une rédemption, contrariée d'avance par la violence aliénante du monde, le souvenir brouillé d'une innocence perdue, ou la perte de la foi en une une transcendance.
On pense beaucoup à The Wall de Pink Floyd donc, mais aussi aux drones sensibles de Gosdpeed You Black Emperor, ou encore à la pop cubiste de dEus, aux percussions zinzins de Tom Waits période Bone Machine, et aux BO atmosphériques signées Nick Cave et Warren Ellis. Autre réminiscence, celle du regretté groupe britannique Gravenhurst, dont le savant mélange de krautrock, de dream pop, de folk et d'electronica trouve ici une descendance française inattendue et sans doute fortuite.
Il faut saluer aussi la très belle mise en son, ou plutôt en espace, tant l'album se déroule comme un film dans lequel on serait invité à projeter ses propres images. Celui-ci se clôt sur une belle note d'espoir, au son d'un feu d'artifice et de cris joyeux d'enfants, un souvenir dont on ne sait s'il a été vécu où simplement fantasmé. Comme un mirage, la musique de Mud exerce un réel pouvoir de fascination. Elle apporte la promesse d'un doux réconfort, mais se dérobe alors qu'on pensait la saisir. Peut- être l'a-t-on juste rêvée, mais réelle ou non, son expérience marque pour longtemps les sens.»
Julien Bolle
credits
released May 12, 2016
Frederick Galiay - lead vocal & bass
Gaël Cordaro - guitars & vocals
synthesizers, AKS synthi, percussions & devices by Mud
recorded in Carantec
and mixed at Le poste de Transformation (Paris) by Mud.
mastered by Benjamin “BiNJ” Weber - Translab Mastering Studios - Paris
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